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l’espace vert public

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l’espace vert public Empty l’espace vert public

مُساهمة من طرف Admin الأربعاء نوفمبر 23, 2011 9:57 pm

INTRODUCTION

Dans un monde toujours plus urbanisé, l’espace vert public apparaît comme un équipement indispensable dans la ville. Ses spécificités, son fonctionnement, sa création et son aménagement restent pourtant méconnues de la plupart des acteurs urbains (élus, urbanistes, aménageurs, associations, riverains, usagers).

Le dictionnaire « Robert » donne la définition suivante « surface réservée aux jardins (arbres, gazons... ) ménagée entre les constructions, dans l'urbanisme moderne ». Cette notion d'espace vert est récente, née avec l'urbanisation croissante de notre société. Auparavant on parlait de jardin ou de parc.

Cependant la définition de l'espace vert est multiple selon que l'on se place sur le plan physique, fonctionnel, juridique ou réglementaire.


1- ROLE DE L'ESPACE VERT


a. social

Le rôle social de l'espace vert est primordial. Il constitue une des raisons principales de leur création. L'espace vert peut être un lieu :

• de détente (promenade, repos, contemplation du paysage)

• de loisir où se pratique des activités ludiques ou physiques. Selon la taille de l'équipement ou de l'infrastructure nécessaire et son coût, on trouvera dans les jardins parisiens

bac à sable
petits jeux (à ressort, balançoire, tourniquet, etc.)
structures constituées de plusieurs jeux,
équipement pour activités sportives ou physiques : gymnastique, ping-pong, baby-foot, roller, vélo, jeux de ballon, tennis

Cette fonction de détente ou de pratique sportive est de nos jours extrêmement importante. Il est symptomatique de constater que sur Citroën des aires de jeux pour enfants ont dû être rajoutées après ouverture du parc du fait d'une insuffisance d'équipement dans la projet initial. De même, l'ouverture « officielle » des pelouses parisiennes au public relève de ce besoin de détente des usagers des espaces verts.

• propice à des activités culturelles ou éducatives

éveil à la nature et éducation thématique (activités de Paris Nature à Belleville, à la Maison des Cinq Sens, au Parc Floral, au jardin Naturel autour du végétal, de l'air, de l'eau, etc.)
représentation théâtrale ou musicale dans les kiosques ou amphithéâtres
expositions de végétaux spécifiques, de peinture, de sculptures ou diverses sur les Champs Elysées, aux serres d'Auteuil, au parc de Bagatelle, au parc Floral, etc.
Journées de rencontre avec les jeunes ou autre population,

En résumé, l'espace vert est un lieu propice à toute activité permettant à l'individu de s'exprimer en dehors du travail.

Cependant ces activités ne peuvent pas, toutes, être rassemblées dans un même lieu : selon la taille, l'équipement de l'espace vert pour la pratique de ces activités sera plus ou moins complet (voir tableau en page suivante).

Sauf à réserver l'usage d'un jardin à une catégorie spécifique de public, les activités praticables dans un petit square de quartier sont celles destinées à un large public, nécessitant le moins de place possible et pour lesquelles le public, en majorité des riverains, peut venir à pied de son domicile. Au contraire, un parc ou un bois vont drainer un public qui n'hésite pas à se déplacer en voiture depuis les autres arrondissements ou communes alentour, si les activités possibles sont nombreuses, diversifiées et attractives, certaines très spécifiques.


Lieux de rencontre par excellence ou de libre expression pour les habitants (dont les jeunes en particuliers), l'espace vert peut favoriser un retour au calme de certains quartiers difficiles en les occupant les personnes désœuvrées tentées par la désobéissance civile ou en leur proposant un espace à leur dimension.

Dans la 2ème moitié du 19ème siècle, après les révolutions de 1830 et 1848, l'amélioration de l'hygiène et du bien-être des populations citadines était déjà une préoccupation essentielle. La réalisation de squares de quartiers par Napoléon 111 relevait de cet objectif.

Depuis 1977, la politique parisienne de création de jardins dans les arrondissements de l'Est de la capitale a également pour but d'aérer des quartiers denses, parfois insalubres ou déshérités, d'assurer un meilleur cadre de vie et dans le même temps de prévenir les actes malveillants (vol, agressions, vandalisme).


Problème : les besoins évoluent en même temps que la ville et la société alors que le jardin est réalisé pour 50 ans, voire 100 ans. Ce dernier risque d'être petit à petit en décalage par rapport aux besoins si des travaux de rénovation ou d'adaptation ne sont pas réalisés. Ainsi les Buttes Chaumont réalisées en 1860 en « pleine campagne » sont aujourd'hui intégrées dans un quartier dense pour lesquels les besoins sont importants.


b. biologique

Les espaces verts jouent un rôle important pour

la production d'oxygène et la réduction de gaz carbonique, contrepartie nécessaire des diverses pollutions urbaines
l'abaissement de la température en été (3 à 4° C)
la fixation des poussières, des polluants (cf. pellicule noire recouvrant les végétaux en bordure du périphérique)
la circulation de l'air
l'atténuation des bruits (dans le cas d’espaces de grandes dimensions)

Les espaces verts sont souvent considérés comme les poumons verts de la ville.

Ils peuvent également jouer un rôle écologique en tant que réservoir ou conservatoire de la biodiversité. Ils accueillent une faune et une flore diversifiées ; l’EV constitue ainsi un véritable biotope. Certains espaces sont de fait des conservatoires botaniques (jardin des Plantes 5ème arrdt, jardin du fleuriste municipal d’Auteuil 16ème arrdt.)


c. esthétique

L'espace vert compense la rigueur, la vétusté etc... de l'espace bâti environnant ou du tissu urbain. A Paris les talus plantés et fleuris du boulevard périphérique, outre leur rôle positif au regard de la pollution, améliorent considérablement l'esthétique du lieu et renforce son image.

La valeur esthétique d'un lieu contribue à renforcer l'image de marque de la ville. Les sites concernés ont alors un rôle de représentation auprès des touristes français ou étrangers qui représentent une part non négligeable du public des parcs Citroën, de Bercy ou des Tuileries, par exemple.

d. urbain

L'espace vert structure le tissu urbain. Dans les années 1980 1990, période de forte création de nouveaux jardins parisiens, l'espace vert constituait un élément fédérateur des ZAC, ces nouveaux quartiers créés de toute pièce en lieu et place de vieilles zones industrielles ou d'habitat dégradé.


2- COMPOSITION ET ORGANISATION DES ESPACES VERTS


Un jardin peut n'avoir qu'un rôle esthétique. C'est le cas de nombreux sites de moins de 1 000 m² aménagés sur des parcelles n'ayant pas d'autres utilisations, coincées entre deux immeubles ou deux axes de circulation ou au coin d'un pâté de maisons, etc. Néanmoins dans le cas général, un espace vert urbain est aménagé pour servir aux habitants du quartier environnant. Il ne sera fréquenté que dans la mesure où les habitants peuvent s'y exprimer ou y trouver les activités désirées.

Un jardin doit répondre aux besoins des habitants auxquels il s'adresse.

L'espace vert ne peut donc pas être un site aménagé sans ligne directrice. Il est étroitement lié à l'espace urbain environnant. Sa définition et son organisation ne pourront être précisées qu'après prise en compte de:

- la taille du quartier ou de l'agglomération.
- l'habitat autour de l’EV (densité, hauteur, etc.)
- la population auquel il est destiné (densité, horaire de travail, loisirs, attente en matière de loisir)
- des contraintes diverses (urbanistiques, financières, foncières, juridique, de gestion, etc.)

En plus de répondre aux besoins des usagers, un espace vert doit être fonctionnel et de manière pérenne. Dès lors son organisation s'articule autour des espaces, infrastructures ou équipements suivants :

1 équipements ou infrastructures en adéquation avec les attentes du public .aire de jeux ou de loisir pour différents publics et différentes tranches d'âge .aire de stationnement (pelouse accessible, placette avec bancs, etc.) espaces de rencontre (amphithéâtre, placette avec bancs, kiosque à musique, etc.) .mobiliers divers (bancs, fontaines à boire) .concessions (buvettes, manèges, location de vélos)

2 équipements et organisation assurant sa fonctionnalité
.surface minérale suffisante pour accueillir le public
.accès judicieusement implantés par rapport aux rues et bâtiments voisins
.mobiliers divers (poubelles)
.éclairage

3 équipements qui assurent sa pérennité
.kiosque de garde
.clôture et portillons
.réseaux d'arrosage, d'assainissement

4 équipements résultants de contraintes diverses
.local jardinier

Cette organisation sera d'autant plus appréciée du public qu'elle s'inscrit dans une mise en valeur paysagère réussie du site.

La réussite d'un jardin n'est pas le fruit du hasard, mais bien celui d'une réflexion poussée dont les résultats sont édités sous la forme d'un programme à l'usage de l’aménageur.

La définition du quartier et de ses habitants, la définition des besoins, l'exposé des contraintes, l'énumération des équipements ou infrastructures souhaités constituent la base du programme de création d'un espace vert,


En apparence simple, la définition d'un espace vert est cependant multiple et parfois insuffisante. Si l'espace vert se caractérise toujours par la présence du végétal, celle ci apparaît secondaire au regard des fonctions attribuées à l'espace vert, variées, tournées vers les loisirs et peu en rapport avec le végétal, Plutôt que d'espace vert, on devrait parler d'espace de détente. Néanmoins, le cadre végétal constitue le squelette du jardin autour duquel s'organisent les différentes activités.



3- TYPOLOGIE DE L'ESPACE VERT PARISIEN


L'espace vert parisien actuel peut être considéré comme un héritage du passé : le style Alphand par son intelligence de conception, sa rigueur distingue le jardin parisien de tout autre et constitue toujours un modèle pour la création de nouveaux EV.

C'est également le résultat d'une gestion quotidienne et d'une organisation rodée pour offrir une qualité reconnue d'espace vert.

Bien qu'il s'agisse d'une vue raccourcie, le jardin parisien peut se définir, aujourd’hui, comme physiquement composé :

- d’un rapport surfaces minérales / surfaces végétales = 1/3 / 2/3
- d’une aire de jeux d’enfant,
- d’une aire de jeux de ballon,
d'une clôture barreaudée périphérique, de hauteur variable (1 m autrefois, 2 m aujourd'hui)
de portillons antichiens aux entrées,
ces deux derniers éléments étant de couleur vert wagon RAL 6005 selon norme DIN
d'allées en stabilisé de couleur « sable »
de mobilier urbain homogène (bancs, poubelles, panneaux)
de fontaines d'eau potable de type Wallace
- d'un kiosque de garde
- d'un kiosque à musique pour les grands sites (bien que cela ne soit pas une spécificité parisienne).

avec une présence forte des surfaces minérales pour accueillir un public nombreux sans que le jardin n'en souffre.

Cette composition est à peu près constante, même si en fonction des époques (Alphand, années 30, après-guerre, actuelle), des quartiers et de leur exigence, le jardin parisien a évolué dans son style et ses équipements. Ainsi, aujourd'hui :

la création d'aire de jeux pour les enfants ou les adolescents est quasi systématique,;
l'éclairage est bien souvent composé de bornes ou de luminaires encastrés au sol ou en applique. Les candélabres sont délaissés pour leur manque de discrétion ;
les sanitaires publics font leur apparition dans les jardins ;
l'accès aux personnes handicapées est favorisé ;
les kiosques à musique ont disparu ;
la palette végétale s'est considérablement élargie ;
les jeux d'eau se sont diversifiés avec des effets sophistiqués ou des ajutages dont la forme et le rythme varient (parc Citroën, parc de Bercy, jardin Atlantique, jardin des Halles) ;
le style des panneaux, des bancs et plus généralement du mobilier se modernise.


Paris est une ville riche d'un patrimoine exceptionnel reconnu de tous et du public, en constante augmentation parce que les besoins ne sont jamais satisfaits en totalité (notamment dans les arrondissements du centre et périphériques à l'est) et parce qu'ils évoluent rapidement avec la société, Aujourd'hui, avec une société de loisir et des habitants vivant en majorité en zone urbaine, la demande en matière d'espace vert (on devrait plutôt dire d'espace de détente) est aussi forte qu'autrefois. Hier, l'objectif était d'offrir à chaque citadin un jardin à moins de 500 m de son domicile. Aujourd’hui, celui-ci doit se situer à moins de 300 m.



La phase de conception achevée, il reste à concrétiser et mettre en œuvre le projet. Le concepteur va faire place au technicien


1- TRAVAUX PRELIMINAIRES, TERRASSEMENT


Sur Paris, les terrains destinés à la création d’un jardin, autrefois construits ou lieux d’activités diverses, ne sont souvent pas aménageables en l’état. Ils doivent faire l’objet de travaux préliminaires consistant en :

- démolitions / nettoyage : cela concerne les anciennes habitations, locaux artisanaux ou industriels, les dalles et revêtements de chaussée. La démolition est complétée par un défrichage et l’arrachage des arbres en mauvais état.

- purge des mauvais remblais et d’ouvrages indésirables : Si le sous-sol comporte des remblais pollués, quelques remblais ou ouvrages dont la nature ne convient pas à la future destination du site, il y aura lieu de les purger. Ces travaux peuvent éventuellement être réalisés lors des terrassements généraux du jardin.

- consolidation et injections dans le sol : Le but est de combler les vides dus à la présence de remblais de démolition mal compacté ou à la présence de carrière et ainsi d’assurer une portance au sol suffisante pour réaliser les sols et les ouvrages sus-jacents. Ces injections qui concernent surtout les 11ème, 13ème, 14ème, 19ème et 20ème arrondissements, sont réalisées à l’aide d’un matériau très fluide à base de sablon (60 % environ), bentonites (1 %) et ciment (6 %) et eau (33 %) qui comble les vides du terrain concerné.

- dévoiement des réseaux des concessionnaires, si nécessaire.

Suivant les travaux préliminaires, le terrassement préfigure ce que sera le futur jardin en lui donnant sa forme générale. Il concrétise l’idée du paysagiste

Les travaux de terrassement ont pour objet de :

- dresser le fond de forme du jardin pour les sols et les zones de terre végétale
- obtenir une stabilité de celui-ci
- purger les terrains des remblais, gravois et éléments indésirables.

La qualité des travaux de terrassement est jugée sur le respect des profils souhaités pour le futur jardin. et sur les qualités physiques et chimiques du fond de forme.



2- OUVRAGES DE GROS ŒUVRE


Les travaux de gros œuvre interviennent après les travaux préliminaires et les terrassements. Parce que leur objet est de réaliser l’ossature du jardin, ils sont menés en début de chantier.


1. branchement particulier et chambre de comptage

Le règlement de la Section de l’Assainissement de Paris exige la réalisation d’un branchement particulier pour le rejet des eaux d’assainissement du jardin dans l’égout public. Il consiste en une galerie construite entre l’égout public et la limite de propriété. Il a pour objet de protéger la canalisation d’assainissement sous l’espace public et d’en vérifier l’état à tout instant. La chambre de comptage abritera le compteur d’eau potable nécessaire pour l’arrosage du jardin et l’alimentation des bornes-fontaines et kiosques.

Branchement particulier et chambre de comptage sont des ouvrages enterrés très onéreux mais indispensables


2. murs

Dans les jardins de conceptions récentes, ils sont fréquents. Ils ont pour rôle :

- la séparation entre deux zones de hauteurs différentes,
- la fondation de grille,
- le soutènement de terrains en pente.


3. escaliers

On les trouve dans les jardins ayant une forte déclivité (Buttes Chaumont, Chapeau Rouge). Ils sont aujourd’hui doublés par une rampe dont la pente est inférieure à 4 % pour les personnes à mobilité réduite. Ils peuvent être équipés d’une main courante sur le côté ou en son centre (parc de Belleville)


4. locaux

On distingue les locaux habités (pour les jardiniers, les gardes, les toilettes) et les locaux techniques (pour les fontaines ou autres installations techniques).

Les premiers sont soumis à la réglementation existante. Ils peuvent être conçus au cas par cas ou conçus pour être fabriqué industriellement (kiosque de garde).

Les seconds sont souvent enterrés pour des raisons de pratique et d’esthétique.


5. bassins de fontaine

De tout temps, l’eau dans les jardins a représenté un élément de composition et d’animation très fort. Cette eau prend des formes très variées allant du simple bassin aux cascades en passant par le lac. Compte tenu du coût de l’eau et pour éviter des infiltrations dans le sol qui pourraient s’avérer très dommageable pour le jardin, l’eau est contenue ou récupérer dans un bassin de formes et dimensions très variables, mais en tout cas solidement constitué et étanche.


L’histoire des jardins de Paris depuis Alphand, montre que les ouvrages de gros œuvre ont toujours été présents : mur de fondation de clôture, fondation des kiosques à musique, locaux divers, etc. Nombres de ces ouvrages font partie intégrante d’un espace vert moderne. D’autres sont apparus au fil des usages du jardin (jardins sur dalle, bassins d’eau), de la réglementation (chambre de comptage) ou de l’évolution de la composition paysagère des jardins (muret de jardinière).

Dans la très grande majorité des cas, ces ouvrages sont aujourd’hui réalisés en béton armé. Leur construction obéit à des règlements stricts et très détaillés.


3- TERRE VEGETALE - PLANTATION


On ne conçoit pas un jardin sans terre végétale, ni végétaux. Leur extrême variété, leur complexité, leur évolution dans le temps, leur fragilité aux conditions météorologiques ou aux agressions du public font que la terre végétale et les végétaux sont souvent bien mal définis dans le cahier des charges d’un marché de travaux. D’où l’intérêt de bien préciser le rôle de chacun et leurs caractéristiques.

Les prestations de fourniture et mise en œuvre de terre végétale, végétaux et pelouses constituent la tapisserie du jardin. Aussi, la qualité à la fourniture et à la mise en œuvre doit être systématiquement privilégiée.

L’aspect du jardin en fin de chantier va évoluer très rapidement avec la croissance des végétaux. Ce n’est qu’au bout de 10 ans que se dessine une image à peu près stable du jardin, en principe conforme au plan de composition paysagère établi par le concepteur.


4- REVÊTEMENT DE SOL


Par essence très urbains, les espaces verts de Paris sont très fréquentés par les habitants du quartier, de Paris, de la banlieue, la région Ile de France ou tout simplement les touristes. Pour accueillir ce public, sans que les massifs végétaux n’en souffrent, les allées, les placettes et plus généralement les surfaces minérales du jardin doivent être suffisamment dimensionnées. Ainsi représentent-elles, en moyenne, 1/3 de la surface totale du jardin.

Les revêtements de sol d’un espace vert doivent répondre à des objectifs multiples, parfois contradictoires (confort, solidité, faible entretien, coût, etc.)

Néanmoins, la diversité des matériaux et leurs caractéristiques très variables permettent aux concepteurs de choisir un revêtement de sol adapté.

Leur mise en oeuvre ne présente pas de difficultés particulières même si des affaissements ponctuels sont souvent constatés ici ou là.



5- CAS DES JARDINS SUR DALLE


De manière assez générale, la pression de construction dans les municipalités atteint un degré tel que la solution de construire sur dalle (toit de bâtiment ou de parking) devient une solution financièrement envisageable.

Sur Paris, le quartier des Halles, les voies de la gare Montparnasse, le RER D, le parking Hector Malot ont été recouvert d’une dalle supportant un jardin. De même, l’ancienne ligne SNCF sur le viaduc de l’avenue Daumesnil est rénovée pour accueillir une promenade depuis la Bastille jusqu’au Bois de Vincennes. Enfin, on ne saurait oublier le gigantesque site de La Défense.

L’objectif est :

1.d’assurer la pérennité de l’ouvrage et une totale séparation entre le jardin et les locaux sous-jacents. la dalle sera conçue et construite en conséquence;

2. d’offrir des conditions de croissance satisfaisante aux végétaux plantés. le jardin sera conçu en conséquence.

Les contraintes techniques pour réaliser un jardin sur dalle sont très importantes. Parce qu’il est absolument nécessaire de séparer le jardin des locaux sous-jacents, d’assurer la pérennité de l’ouvrage et la croissance des végétaux, une dalle recevant un jardin devra être conçue et réalisée dans cet objectif. Le coût de réalisation est en conséquence important. Et toutes les dalles ne se prêtent pas à la réalisation d’un jardin. Aussi l’utilité urbanistique du projet doit elle être forte.

La réussite d’un jardin sur dalle se mesure au fait que la présence de la dalle est imperceptible aux usagers et sans réelle contrainte pour les gestionnaires du jardin.


6- SERRURERIE


Les éléments de serrurerie sont toujours présents dans un espace vert parisien, à commencer par les grilles de clôture.

Les grillettes, courantes dans les espaces verts parisiens, ont une fonction de protection des massifs plantés susceptibles de dégradation parce que disposés en coin d’allée, en bordure d’aire de jeux ou à l’extérieur sur le domaine voirie, etc.

Elément de décor du jardin, les pergolas créent des zones d’ombres bien venues en été, donnent du volume dans un jardin sans dénivelé (jardin de la rue de Châtillon 14ème ou promenade Pereire 17ème) ou constituent des éléments de décor inédit (parc de Belleville 20ème).

Les parcelles destinées à la création de nouveaux espaces verts sont souvent entourées d’immeubles anciens présentant des murs pignons importants. Il est tentant de vouloir végétaliser ce mur. Sans aller jusqu’à créer des structures de jardin vertical, il est tentant de mettre en place un treillage servant de palissage aux plantes grimpantes.

Autrefois courant dans les espaces verts, le kiosque à musique est devenu rare du fait de la surface nécessaire, du coût de cet équipement, de la disparition progressive des activités musicales auxquelles il était destiné.


7- AIRES DE JEUX


Elément incontournable d’un espace vert, les aires de jeux constituent le centre d’activités variées, s’adressant à des publics variés, a priori peu en rapport avec le jardin.

Le jeu est essentiel au développement de l’individu de part ses fonctions ludique, éducative , d’expression de la personnalité, sociale et d’hygiène

La présence des jeux dans un espace vert n’est pas récente. Déjà au siècle dernier les parcs ou le bois de Boulogne permettait la pratique d’activités de détente (canotage, vélo, etc)

Selon taille du jardin, l’importance et la variété des jeux seront plus grandes. Dans la plupart des cas, le jardin comprend une aire de jeux d’enfants, plus rarement une aire de jeux de ballons. Cette dernière n’a en principe pas sa place dans un espace vert, car l’activité exige de la surface, est génératrice de bruit et est pratiquée à des horaires parfois différents de ceux du jardin. C’est une activité peu compatible avec les autres catégories d’usagers.



8- ASSAINISSEMENT


Les surfaces minérales d’un jardin parisien représentent généralement 1/3 de la surface totale, consistant pour l’essentiel en allées stabilisées ou asphaltées et en aires de jeux ou de repos ainsi qu’en diverses constructions (locaux, bassins, etc.) Les eaux de pluies ruissellent totalement ou en partie sur ces surfaces minérales. Le devenir de ces eaux constitue tout l’enjeu de l’assainissement dans un jardin.

Parce que sur le plan esthétique et du paysage il constitue une gêne et parce qu’un envahissement partiel ou ponctuel des points bas du jardin par les eaux de pluie apparaît plus comme une source d’inconfort que d’insécurité, le réseau d’assainissement d’un jardin public est souvent réduit à quelques grilles-avaloirs dans les allées et quelques regards de visite aux points stratégiques du réseau.

Le concepteur devra trouver le juste compromis entre cet impact visuel du réseau en surface, son efficacité et son coût de réalisation.

Un nivellement adéquat du jardin, des surfaces minérales réduites, aux formes simples, ainsi que le choix de matériaux de surface drainants permettent de diminuer sensiblement les bouches de collectes des eaux pluviales.


9- L’ARROSAGE


En France, tout un chacun peut régulièrement constater qu’en pleine nature les végétaux souffrent de sécheresse en plein été. Cela se traduit, sur le plan visuel, d’abord par un flétrissement des feuilles, puis par leur jaunissement, enfin par leur chute, voire par la mortalité du sujet, si le déficit hydrique persiste. Un sécheresse altère, sinon la croissance, du moins la qualité esthétique du végétal et d’un manière plus générale celle du paysage. De tels phénomènes sont paradoxalement plus fréquents dans le Nord de la France que dans le Sud où la majorité des végétaux est adaptée à un déficit hydrique prolongé.

En créant des jardins, des parcs ou en aménageant des sites urbains ou périurbains, l’homme a été confronté au même phénomène. Si dans la nature palier un déficit hydrique n’était techniquement pas envisageable et ne présentait du reste aucun avantage, pour les aménagements créés de toute pièce à l’usage d’un public amateur de beaux paysages, l’homme y a porté remède en pratiquant l’arrosage, c’est-à-dire en apportant l’eau dont les végétaux avait besoin en été pour conserver un aspect satisfaisant.

Autrefois cet apport d’eau se faisait manuellement, au moyen d’un arrosoir ou d’un tuyau muni d’un embout spécifique. Il était également pratiqué de manière “ empirique ” : le jardinier se fondait sur son expérience et arrosait en constatant l’état de sécheresse de son sol cultivé ou l’état de sa plante, dont les parties tendres se flétrissaient à chaque manque d’eau. Aujourd’hui, en espaces verts publics, cet arrosage se pratique de plus en plus souvent par le moyen d’un système d’irrigation enterré, automatique, qui distribue l’eau nécessaire sur l’ensemble du jardin, en appuyant simplement sur un bouton ou en ouvrant une vanne de commande. La généralisation de tels systèmes a été rendue possible par l’évolution du matériel d’une part, par le renchérissement de la main d’œuvre, dont l’arrosage manuel était friand, d’autre part.


Les principes de conception d’un réseau d’irrigation sont relativement simples. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’un jardin n’est pas homogène dans sa conception et sa construction. Des végétaux dont les besoins et la profondeur d’enracinement sont différents peuvent être associés dans un même massif, le contour des massifs est bien souvent complexe, le sol peut être en pente et l’exposition au soleil variable.

Par ailleurs, dans le fonctionnement de l’installation, il faudra tenir compte de la gestion du jardin, de la fréquentation du public, etc.

On peut donc classer les différents types de végétaux en fonction de la sensibilité par rapport à un déficit en eau :

- fleurs annuelles (à l’enracinement très superficiel),
- fleurs vivaces,
- gazon,
- arbustes,
- arbres.

S’il fallait n’arroser que quelques végétaux dans un jardin, c’est donc aux fleurs annuelles qu’il faudrait s’intéresser, avant même le gazon, et les arbres. Sauf exception, ces derniers ne seront pas arrosés.

L’existence d’un déficit hydrique n’implique pas nécessairement qu’il faille arroser. Tout dépendra :

- de l’expression des symptômes de sécheresse par le végétal.
- des objectifs en matière de tenue des végétaux.

Ainsi avant de vouloir concevoir une installation d’irrigation, il est important de bien définir les objectifs en matière de qualité des végétaux. C’est là toute la difficulté. Entre le parc, en gestion différenciée et le square en face de la Mairie, il existe de nombreux types d’espaces verts pour lesquels on recherche tout autant la qualité et le moindre coût. Bien souvent un compromis doit donc être trouvé entre le désir d’avoir un aménagement de qualité et les possibilités financières et techniques pour la mise en place d’une installation d’irrigation. Dans bien des cas, un réseau de bouches d’arrosage sur lequel on pourrait ponctuellement brancher un arroseur à batteur serait amplement suffisant pour palier les quelques jours de sécheresse de l’été.



10- ECLAIRAGE PUBLIC


L’édit de Philippe Auguste en 1558, obligeant les parisiens à placer une chandelle à leur fenêtre pour assurer une meilleure sécurité des habitants, marque officiellement le début de l’éclairage extérieur des espaces publics parisiens. On parle alors d’éclairage public. D’abord composé de lanternes avec des chandelles, puis de lampes à huile et à pétrole ponctuelles, il faut attendre 1830 et surtout le Second Empire pour voir l’éclairage public installé de manière organisée dans les rues. Il s’agit alors de réverbère au gaz qui seront progressivement remplacés par des sources électriques (lampe à arc, à incandescence, puis à décharge).

Sous Alphand, l’éclairage envahit les jardins et squares publics créés, alors même qu’ils étaient fermés au public. Aujourd’hui rares sont les jardins parisiens, même fermés, qui ne sont pas éclairés la nuit.

Avec le perfectionnement des lampes et des luminaires, l’éclairage se diversifie et propose divers mode d’éclairement : composé autrefois de candélabres pour la sécurité du public, l’éclairage comprend aujourd’hui des bornes, des appliques, des projecteurs pour la mise en valeur du jardin ou la sécurité du public.


Il est important de bien définir ses besoins ou ses objectifs en matière d’éclairage. De là découle le choix des appareils, leur implantation.

Une installation d’éclairage de qualité doit offrir un bon niveau d’éclairement, une sécurité maximale, être fiable et robuste, facile d’entretien.

La qualité d’éclairement est difficile à obtenir car la perception de la lumière est spécifique à chaque individu. Le phénomène est complexe et l’effet esthétique difficile à obtenir.

Là dessus, se greffent les problèmes de sécurité. A la conception et à la réalisation toutes les précautions doivent être prises pour éviter des incidents ou accidents électriques. La sécurité des travailleurs réalisant ou entretenant l’installation et celle des usagers de l’espace public doit être systématiquement envisagée.

En ce sens, un réseau d’éclairage est différent d’un réseau d’arrosage ou d’assainissement pour lesquels un dysfonctionnement est moins lourd de conséquences.


11- LE MOBILIER


Fonctionnel ou de confort, le mobilier est très présent dans un jardin public. Il permet d’accueillir le public dans des conditions satisfaisantes tout en préservant la gestion ou la bonne tenue du site.

Le mobilier se compose principalement de bancs, poubelles, panneaux d’information, fontaines.

La plupart des mobiliers actuels ont été formalisés et dessinés par Alphand au 19ème siècle dans son ouvrage de vulgarisation des parcs et jardins de Paris.


CONCLUSION



Le processus de création d'un espace vert parisien est long, rarement inférieur à 4 ans pour une surface supérieure à 3 000 m², bien souvent proche de 10 ans.

Cela est dû à la ville, sa spécificité de ville Capitale et de ville au centre d'une vaste agglomération, à la difficulté de cerner correctement les besoins des habitants, au nombre et à la taille des services impliqués dans la création, à la réglementation.

Cela est également dû aux possibilités financières de la ville, certes importantes, mais insuffisantes au regard des besoins des parisiens. L'allongement du délai de réalisation des jardins est d'ailleurs bien souvent le fait d'un report de sa programmation budgétaire.

Acte fort dans la vie d’un quartier, d’une ville, la création d’un espace vert est bien souvent un compromis entre les besoins des habitants, les contraintes du site, la politique budgétaire de la commune, les intérêts des élus, etc.

Les techniques d’aménagement sont extrêmement variées, parfois complexes et demande beaucoup d’expériences tant au niveau de la conception que durant la phase de chantier.

La réussite d’un espace vert sera appréciée au travers de l’image qu’il peut avoir auprès du public et de sa fréquentation.
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