التسيير والتقنيات الحضرية


انضم إلى المنتدى ، فالأمر سريع وسهل

التسيير والتقنيات الحضرية
التسيير والتقنيات الحضرية
هل تريد التفاعل مع هذه المساهمة؟ كل ما عليك هو إنشاء حساب جديد ببضع خطوات أو تسجيل الدخول للمتابعة.

FORME URBAINE ET ORGANISATION DE LA CROISSANCE

2 مشترك

اذهب الى الأسفل

FORME URBAINE ET ORGANISATION DE LA CROISSANCE  Empty FORME URBAINE ET ORGANISATION DE LA CROISSANCE

مُساهمة من طرف Admin الجمعة ديسمبر 30, 2011 12:12 am


Forme et organisation de la croissance urbaine
Analyses comparatives : Formes urbaines
Bordeaux . Juillet 2008
Claire PARIN. PAVE, ENSAP Bordeaux .
Avec le soutien de :
FORME URBAINE ET ORGANISATION DE LA CROISSANCE
URBAINE
Claire Parin PAVE
Nous voulons tout d’abord préciser que la question de la forme urbaine est abordée ici à travers le
prisme des projets étudiés dans le cadre du POPSU, soit d’un ensemble d’interventions induites par la
collectivité en vue d’orienter ou de maîtriser les processus de transformation de l’espace sur le territoire.
Deux modes d’intervention sont plus précisément ciblés à travers cette analyse. D’une part, les modes
l’élaboration des documents de planification à caractère réglementaire, sachant que ceux-ci ont une
portée sur l’ensemble du territoire de l’agglomération mais qu’ils n’influent qu’indirectement sur
l’agencement de l’espace. D’autre part, la mise en œuvre des opérations d’aménagement d’initiative
publique, dont il est avéré qu’elles tendent à définir plus précisément les modalités d’organisation de
l’espace à l’intérieur de périmètres limités mais qu’elles peuvent aussi influencer de façon déterminante
les modes de génération de l’espace sur des pans entiers du territoire.
La problématique de recherche que nous avons définie sur l’agglomération de Bordeaux s’intéresse
précisément aux relations et aux résonances existant entre ces différents modes d’intervention et elle
interroge notamment les conditions d’émergence de stratégies territoriales plus globales sur tout ou
partie du territoire et la façon dont celles-ci tendent à se formaliser.
A noter que cette analyse des modes d’intervention publics sur l’espace urbain renvoie à deux échelles
distinctes entre lesquelles s’établissent potentiellement des recouvrements et des interférences. La
première échelle d’analyse est celle de fragments ou de secteurs discrets, à l’intérieur desquels la
génération des formes urbaines peut être caractérisée au regard d’un processus de fabrication
complexe où s’expriment à la fois des logiques techniques et des choix politiques. La seconde échelle
s’étend à l’ensemble du territoire aggloméré, où il est possible d’évaluer comment les orientations de
planification et les dispositifs réglementaires se traduisent dans l’espace en lien avec les modes
d’extension ou de renouvellement du tissu urbain.

Quels sont les acteurs qui se saisissent de la question de la forme
urbaine, de quelle manière et à travers quels moyens ?

L’analyse se focalise ici délibérément sur l’échelle de la fabrication de fragments urbains mobilisant un
grand nombre d’acteurs engagés dans la programmation, la conception, la réalisation et la gestion
des projets : élus, concepteurs, techniciens et opérateurs ; le public, au sens large, étant associé sous
des formes diverses à chacune de ces phases.

Depuis une dizaine d’années, deux types d’interventions cristallisent la recherche d’une qualité formelle
de la part des acteurs de l’aménagement. D’une part, l’embellissement des espaces publics, qui a pris
un essor particulier avec la mise en œuvre du réseau tramway; d’autre part, les opérations d’aménagement de secteur lancées à l’initiative des communes, qui ont fait pour la plupart l’objet
d’une procédure de ZAC sous maîtrise d’ouvrage communautaire.

Chaque type d’intervention correspond à un processus de décision, de conception et de réalisation où
les attentes et les critères des différents acteurs au regard de la forme urbaine vont s’exprimer et se
confronter selon des modalités spécifiques.

. La mise en place des espaces publics du tram

Le processus de mise en œuvre comprend plusieurs phases : programmation préalable des travaux
d’infrastructure, conception des aménagements de surface, information de la population, réalisation
des ouvrages accompagnée de la mise en place d’une communication auprès des riverains (sachant
que le remaniement des réseaux enterrés induit des délais de réalisation s’étendant parfois sur plusieurs
années).

Les acteurs engagés dans ce processus sont a priori des élus, des techniciens, des concepteurs et des
entreprises, sachant que la maîtrise d’ouvrage des aménagements est assurée par la CUB. D’une façon
générale, les services techniques de la CUB – coordonnés par la mission tramway – procèdent à la
programmation et à la réalisation des ouvrages techniques. La commune assure quant à elle, dans tous
les cas, une communication en temps réel concernant l’avancement des travaux auprès des riverains,
ce qui lui permet d’affirmer une présence sur le terrain.

Mais, en lien avec la nature des espaces qui jalonnent le réseau, les instances communales vont
influencer plus ou moins directement la mise en forme de l’espace urbain. Concernant les choix
programmatiques et les choix esthétiques relatifs aux aménagements de surface, les rôles respectifs de
la CUB et de la commune se négocient au coup par coup. L’agencement de l’espace, le traitement
paysager, le mobilier urbain et les matériaux vont de ce fait osciller entre unité et diversité.

La « bande technique » du tram, d’une largeur de 18m, qui comprend l’emprise des rails, les surfaces
attenantes qui se distinguent ou non de la voirie banalisée selon que le tram est en site propre ou pas
(bande de gazon continue sur les sections en site propre) et les points d’arrêt a reçu un traitement
analogue sur l’ensemble du réseau. La conception de cette bande ainsi que la conception du design
du tram lui-même ont fait l’objet de concours de concepteurs lancés par la communauté urbaine et
gagnés par des agences d’architecture bordelaises. De même, l’équipement des nœuds intermodaux,
incluant notamment des parkings de type silo et des espaces de service, ont été conçus de façon
relativement homogène sur l’ensemble des points desservis. Le parti d’aménagement unitaire de
l’espace du tram confère un statut comparable aux points desservis par le tram, quelle que soit leur
localisation, et il tend à imprimer la marque de la CUB dans l’espace de l’agglomération.

En revanche, les communes desservies par le réseau s’impliquent fortement dans les choix esthétiques
et programmatiques concernant les places et les espaces connexes aménagés sur le parcours du tram.
Ici, une forme de gradation intervient entre les espaces publics emblématiques du centre historique (les quais, la place Pey Berland, le cours du Chapeau rouge, la place de la Victoire) qui ont subi un
retraitement global remettant profondément en question le partage de l’espace entre les différents
modes de déplacement, et les places situées dans le péricentre de Bordeaux (la place Stalingrad, la
place Amélie Raba…) et sur le territoire des communes périphériques où les exigences du trafic
automobile ont fortement pesé sur l’aménagement. En outre, les espaces majeurs du centre historique
ont fait l’objet de concours de concepteurs, ce qui a permis à la Ville de Bordeaux d’affirmer des choix
esthétiques forts, alors que l’aménagement des places en situation excentrée a été le plus souvent
réalisé en régie par les services techniques communautaires, en concertation avec la commune et
avec ou sans l’aide d’un concepteur extérieur, et il revêt potentiellement un caractère hybride.
Au cours de ces interventions, la liberté du concepteur concernant le parti architectural et paysager et
l’exercice de son autorité au niveau du suivi de la réalisation des travaux sur la durée se sont avérées
d’autant mieux assurés que l’attribution de la mission de maîtrise d’œuvre avait fait l’objet d’un
concours. A noter que dans ce cadre, au-delà d’une réponse à un programme et à un budget, le
projet a fourni au concepteur l’occasion d’affirmer une écriture architecturale originale et de se
positionner sur un mode de valorisation du contexte.
Il apparaît globalement que l’effort d’embellissement accompagnant la mise en place du réseau tram
s’affiche sur le territoire selon une logique axiale et monocentrée, avec peu d’impact sur la
requalification de l’espace public dans la profondeur des tissus traversés. Une nouvelle hiérarchisation
des espaces publics se dessine à l’ échelle de l’agglomération à partir de la mise en valeur du cadre
historique de l’hypercentre.
A noter une exception à cette tendance à la requalification des espaces publics selon un schéma
linéaire, le territoire du GPV des Hauts de Garonne où la dynamique du tram a impulsé une réflexion
globale sur l’aménagement des espaces publics aboutissant à l’adoption d’une Charte architecturale
et paysagère par les quatre communes concernées.

. Les opérations d’aménagement d’initiative publique

Les grandes opérations d’aménagement réalisées au cours des dix dernières années sont lancées à
l’initiative des communes et réalisées sous maîtrise d’ouvrage communautaire, avec, dans le cas des
ZAC, délégation et, plus rarement, concession de la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement à des
organismes publics ou privés. Le processus de mise en œuvre des opérations est plus complexe que
dans le cas des aménagements d’espaces publics du fait qu’il engage des études et des décisions
successives à différentes échelles. Chacun de ces niveaux met en jeu des négociations entre la
commune et la CUB et des ajustements au niveau de la maîtrise d’ouvrage, et induit l’intervention
d’experts et de concepteurs correspondant à des profils spécifiques. Un dialogue s’engage entre les
élus, les techniciens et les concepteurs au niveau de l’étude de définition, de l’élaboration du
programme et du schéma d’aménagement, de la mise au point d’un cahier des charges, de
l’élaboration des projets d’architecture et de la mise en forme des espaces publics.

L’enjeu de la cohérence programmatique et de la qualité formelle concerne de fait l’ensemble des
acteurs engagés aux différents niveaux de définition des projets. Sachant que la forme urbaine se
précise à travers des choix concernant le périmètre, le programme, le maillage des voiries, le découpage des îlots et des parcelles et la répartition des espaces publics, comme à travers des options
relatives à l’écriture architecturale et au traitement paysager.
Une logique spatiale et fonctionnelle va tendre à se dessiner au fil de ces choix, selon des modalités qui
varient en fonction de la situation des projets, de leur mode de réalisation et de la nature des relations
entre les acteurs qui interviennent à chaque phase du projet. Plusieurs configurations d’opérations
peuvent être ainsi identifiées sur le territoire de l’agglomération bordelaise.
. la ZAC des Chartrons se caractérise par une situation urbaine centrale à proximité des quais rive
gauche, au cœur d’un ancien quartier de chais en mutation. La maîtrise d’ouvrage du projet a été
déléguée par la CUB à une société anonyme HLM qui a également été maître d’ouvrage pour les
programmes de logements.
Une thématique très forte s’est dessinée dès l’origine de l’opération autour d’une idée de continuité
morphologique avec le quartier et de reconduction de la trame parcellaire des chais, qui a été portée
à la fois par le maître d’ouvrage de l’aménagement et par les concepteurs engagés dans la conduite
et la réalisation du projet, et par la Ville de Bordeaux. L’intervention des services de la CUB s’est
focalisée sur les aspects techniques de l’aménagement. L’intégration entre les différentes échelles de
conception a été facilitée du fait qu’un même maître d’ouvrage était en charge successivement de
l’aménagement de la zone et de la réalisation des opérations.
A noter que la cohérence entre l’échelle du projet urbain et celle des projets d’architecture et le
dialogue entre l’urbaniste et les architectes d’opération ont été grandement favorisés par la référence
commune à des projets de reconversion résidentielle de chais précédemment réalisés dans le quartier
par un architecte bordelais. La convergence de vue des différents acteurs sur des principes de
reconversion patrimoniale innovants a conduit à des choix programmatiques inédits (par exemple,
logements sociaux locatifs sous forme de logements individuels groupés et logements en accession sous
forme de collectifs) et a suscité la recherche d’une diversité typologique au niveau des logements.

L’ensemble de l’opération a fait l’objet d’une forte médiatisation au plan local et au plan national,
notamment à l’initiative du maître d’ouvrage, et les innovations typologiques en matière de logement
ont été reprises et développées dans d’autres opérations d’aménagement sur le territoire de la CUB
(notamment la ZAC Bastide I).

Il semble que les facteurs qui ont concouru à l’affirmation d’une forme urbaine identitaire et à la
production de typologies de logements originales tiennent d’une part à la localisation de l’opération
dans un site historique en reconversion, d’autre part au rôle de coordination continue assuré par le
maître d’ouvrage et à sa capacité à tenir les objectifs du projet et à maintenir les conditions d’un
dialogue entre les différents partenaires.

Suite à l’opération des Chartons, d’autres projets urbains ont été initiés à l’initiative de la même société
anonyme HLM, mais ils sont de taille plus réduite et ils ont été réalisés sous forme de lotissements (l’îlot de
la Grenouillère à Bordeaux Nord, et le domaine de Sérillan à la lisière d’une réserve naturelle à Floirac).
A noter que le circuit court qui est ainsi mis en œuvre permet à l’aménageur de mettre l’accent sur la
qualité architecturale et de maîtriser très directement la forme urbaine. Plusieurs communes tendent
aujourd’hui à le développer sur leur territoire.
A l’opposé de ce processus intégré, les opérations de ZAC « classiques » se déroulent au contraire
selon un processus où l’on distingue nettement la phase de l’aménagement et la phase de la
construction. C’est notamment le cas de la ZAC Cœur de Bastide, dont la réalisation est aujourd’hui en
voie d’achèvement, où la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement a été concédée à une SEM, et de la
ZAC des quais à Floirac, dont la réalisation démarre et où la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement est
assurée en régie par la CUB.
Dans le cas de la ZAC des quais, le choix de la procédure ZAC n’a pas été motivé par un enjeu de
maîtrise foncière, la vaste emprise précédemment occupée par les Ciments français ayant été acquise
par la CUB depuis une dizaine d’année. Le site occupe une situation stratégique à proximité de
l’ancien centre bourg de Floirac et au débouché d’un pont urbain devant relier à court terme les deux
rives de la Garonne au droit de la ceinture des boulevards. L’importance des programmes
envisageables sur le site et la complexité des enjeux urbains (nécessaire hiérarchisation des voies,
possibilité d’implantation de grands équipements dédiés aux loisirs et au commerce en tête de pont,
transitions à ménager avec le tissu existant) ont poussé les élus communaux adopter une procédure
permettant de maîtriser les dimensions programmatiques et formelles de l’opération sur la longue
durée.
L’étude de réalisation de la ZAC incluant la conception du plan d’aménagement et du règlement a
été confiée par la CUB à l’agence d’urbanisme (AURBA), et cette dernière s’est attachée à formaliser
un projet sur l’ensemble de périmètre, définissant avec précision le maillage de voirie et le découpage
et la capacité constructible les îlots, et indiquant également les modes d’occupation de l’espace dans
chaque îlots ainsi que les proportions pleins – vides. Le cahier des charges de la ZAC inclut également
des typologies d’habitat indicatives pour les îlots compris dans la première tranche.

Ce travail visait à articuler les intentions de projet à l’échelle de la zone et les projets élaborés par les
architectes d’opération désignés par les opérateurs. Afin de parfaire ce tuilage entre aménagement et
construction, une mission de suivi architectural et urbanistique à été confié par la CUB au concepteur
du PAZ au sein de l’AURBA, et celle-ci à été étendue, à la demande des élus municipaux, à l’ensemble
du Bas Floirac. A noter que la forte implication des acteurs publics de niveau communautaire sur les
dimensions techniques et esthétiques du projet s’est accompagnée d’une concertation étroite avec
les élus et les services techniques municipaux à tous les stades de son élaboration.
De fait, si le plan d’aménagement frappe a priori par la relative uniformité du maillage de voies et des
découpages et par la prédominance de typologies d’habitat intermédiaire assez faiblement
différenciées et relativement sectorisées, il est le fruit d’une recherche concernant l’offre en logement
neuf étendue à l’ensemble de l’agglomération afin de cibler avec précision la nature de la demande
susceptible de se fixer à Floirac. En outre, l’originalité de certaines propositions des architectes indique
la souplesse avec laquelle peuvent être interprétés les dispositifs formels préconisés par le plan
d’aménagement.
Les exemples précédents renvoient à des modes d’intervention contrastées et ils illustrent deux façons
dont les acteurs de l’aménagement se saisissent de la forme urbaine . Dans le premier cas, l’approche
formelle est un moyen pour singulariser une opération, en intégrant au maximum les niveaux de
décision et en limitant le nombre des opérateurs afin d’opérer un marquage positif de l’espace urbain.
Dans le second cas, c’est un moyen pour affirmer l’identité d’un quartier, en articulant plusieurs niveaux
de décision selon un processus faisant une large place à la concertation entre organismes publics pour
déboucher sur une forme urbaine « consensuelle ». La première catégorie d’intervention tend à
générer des formes d’habitat innovantes dans des délais relativement rapides, alors que la seconde
s’attache à répondre à une demande latente parmi la population et entraîne une certaine lourdeur de
gestion.
Les grosses opérations se positionnent jusqu’à aujourd’hui dans la seconde catégorie sur le territoire de
l’agglomération de Bordeaux, et quelques petites opérations seulement illustrent la première tendance.
Il semble que la mise en œuvre de ZAC concédées à des opérateurs privés devrait permettre de
conjuguer les avantages de ces deux modèles.

Comment les documents stratégiques et réglementaires sont-ils utilisés
pour traiter de la question de la forme urbaine ? Comment s’articulent-ils
entre eux par rapport à cette question ?

Gérer la forme urbaine à l’échelle de l’agglomération

A la grande échelle, le schéma directeur définit deux grandes orientations qui ont un lien direct avec le
mode de consommation du territoire et l’organisation de l’espace. Deux dispositions complémentaires
sont prises pour contrarier le processus d’étalement urbain :

La première disposition consiste à encourager la densification de la zone intra – rocade autour des axes
lourds de transports collectifs soit à proximité des radiales desservies par le tram (notion de couloirs de
densité). Cette densification concerne à la fois le logement et les activités, sachant que l’ensemble du
tissu situé à dans cette zone est dédié à des fonctions mixtes. Une des orientations stratégiques
avancées pour encadrer de l'agglomération s'appuie donc sur une mise en perspective du patrimoine
historique et culturel qu'est le vignoble, et sur la préservation d'un potentiel de développement
économique.
La seconde disposition consiste à mettre en place une barrière à l’urbanisation, dans les franges de la
tâche urbaine, à la faveur de la protection de l’ensemble des terrains potentiellement valorisables par
la viticulture (qui ont été repérés à partir de l’analyse des terres à vignes inscrites comme telles sur les
anciens plans cadastraux).
Il s’agit donc de créer un mouvement centripète en favorisant une forme de concentration le long des
axes, et de contenir l’extension urbaine à partir d’une certaine distance du cœur urbain en
maintenant, dans la seconde couronne, une forme d’équilibre entre terrains urbanisés et terrains à
vocation agricole. Un certain nombre de polarités secondaires, de grands équipements et de coupures
vertes structurent par ailleurs la zone urbaine. Se dessine toutefois nettement en filigranes, superposé à ce modèle axial et centré, un schéma
radioconcentrique autour de la rocade qui dessert de façon privilégiée les zones d’activités et les
grands pôles commerciaux périphériques. La rocade supporte en effet un trafic majoritairement intra -
urbain, cette vocation se trouvant encore renforcée, au moment de l’approbation du schéma
directeur, par un projet de « grand contournement » visant à permettre le report complet du trafic de
transit à la périphérie de l’agglomération. Ce projet, qui contribuait de fait à rendre plus attractifs pour
l’habitat certains secteurs extérieurs à la rocade, a été abandonné par le Conseil Général début 2008
compte tenu de l’opposition des habitants riverains.
Une forme de contradiction apparaît donc, au niveau du schéma directeur, entre une armature
urbaine à effet centripète (appuyée sur les axes desservis par le tram qui relient le centre des
communes de la première couronne à l’hypercentre) et un dispositif urbain périphérique à effet
centrifuge (les grands pôles d’activités et d’équipements périphériques forment un anneau desservi par
la rocade).

Gérer la forme urbaine localement, approche communautaire et communale

A l’échelle des 17 communes de la CUB, le PLU traduit globalement les orientations du schéma
directeur en cadrant le développement urbain avec les zones naturelles et agricoles. Par obligation de
compatibilité, ces zones correspondent aux charpentes paysagères agricoles et naturelles à préserver
au schéma directeur.
Le PLU cadre également à une échelle plus fine le développement urbain, en orientant le devenir des
tissus urbains par le biais du zonage. La nomenclature du PLU laisse entrevoir comment le devenir du
tissu constitué se dessine selon ses caractères propres et les choix stratégiques des acteurs. Les zones
sont distinguées selon la vocation, le statut recherché (centralité ou pas), la densité, les fonctions qui
peuvent se développer, et selon l'évolutivité du tissu attendue/recherchée (enjeu de préservation ou
de renouvellement souligné selon les cas). Cette nomenclature implique des formes, des « conditions
d'évolution » plus ou moins libres ou strictes mais aussi divers rythmes de renouvellement du tissu bâti sur
le territoire de la CUB.
On observe que dans le cas où préexiste un tissu « constitué », que le règlement du PLU va tendre à
instaurer une forme d’homogénéité par contiguïté (définition stricte des hauteurs, des emprise bâties,
des matériaux…).
Si l'avenir de certains secteurs est rigoureusement orienté à travers un zonage (et les dispositions
réglementaires liées), ou à travers des orientations d'aménagement, il apparaît de fait que le PLU a
laissé parfois d'autres secteurs à un avenir plus flou, faute de position claire arrêtée au moment de
l'élaboration du PLU. Ceci est notamment visible pour une partie de la plaine de Garonne sur Bordeaux
et Floirac. Des « secteurs de grands sites de projet » sont délimités sans que leur renouvellement ne soit
cadré (en terme de forme à proprement parler : vocations, gabarits...) ; ainsi le règlement laisse une
grande liberté aux porteurs de projets, ce qui contraste avec les sites de projets voisins et ce qui n'est
pas sans risque pour la cohérence globale du développement urbain. Des zones qui, d’après le
schéma directeur, sont dévolues aux activités économiques se retrouvent ponctuellement classées
dans le cadre du PLU en secteurs de grands sites de projets, sans faire pour autant l'objet d'intentions ou
de projets publics. La nouvelle vocation multifonctionnelle semble alors laisser la porte ouverte à des projets d'ordre privé, de développement de l'habitat par exemple, indépendamment des orientations
et des objectifs des communes.

Des orientations stratégiques communautaires aux dispositions locales : la forme reconduite

Le chemin entre les intentions partagées du PADD et les dispositions réglementaires approuvées est
long et met les décideurs locaux en première ligne. La profession de foi communautaire synthétisée
dans le PADD développe les engagements communs aux 17 communes pris pour mettre en oeuvre un
projet de territoire qui se veut responsable. Recentrer le développement urbain sur les couloirs de
densité et sur les centralités est une des intentions majeures, mais son application s'est heurtée
rapidement à des pressions locales. La densification impliquant souvent le recours à des hauteurs
moyennes supérieures, les levées de boucliers d'associations furent récurrentes. Chaque équipe
municipale a dû y faire face, les négociations à l'échelon communal ont donné lieu à quelques
réajustements réglementaires (la hauteur maximale autorisée fut dans plusieurs cas révisée à la baisse).
La concertation des riverains dans le cadre de l’élaboration du document du PLU a donc finalement
tendu à accentuer le différentiel entre les intentions énoncées au niveau du PADD et les dispositions
réglementaires. De ce fait, la construction en tissu existant reste fortement contrainte, cette
radicalisation du processus de reconduction à l’identique se manifestant de façon particulièrement
explicite dans le périmètre dit de « la ville de pierre ».
Le document stratégique et réglementaire qu'est le PLU se doit d'orienter également les formes
urbaines en devenir par le biais des secteurs de projet : les sites de centre ville et de centralités, les sites
à restructurer et de renouvellement urbain, les sites d'extension urbaine (zones 1AU). Toutefois, il
apparaît clairement que la définition d'orientations d'aménagement n'est pas utilisée pour une
démarche prospective, mais davantage pour entériner des dynamiques de projet existantes (les plans
d'aménagement de ZAC et les objectifs arrêtés sont intégrés, les orientations issues des études
préalables ou pré opérationnelles le sont également .

En l'absence de réflexion préalable sur un site de projet, aucune orientation d'aménagement précise
n'a été définie. Les orientations programmatiques restent par exemple souvent floues (c'est le cas pour
une majorité des sites d'extension urbaine), ce qui rend difficile le calibrage et le formatage des
secteurs de projet. Il en résulte une forme de banalisation des dispositifs prescrits dans des secteurs de
projet éclatés sur l’ensemble du territoire, qui peuvent tendre potentiellement, soit à précipiter le
déclassement de secteurs en mutation, soit à introduire des éléments qui tendent à normaliser le tissu
urbain au détriment de l’identité de différents quartiers. Les modalités de localisation et de définition
des secteurs de projet constituent un enjeu important car elle peuvent soit contribuer à structurer les
tissus urbains existants, soit tendre à les fragiliser.
Si l’on analyse la façon dont les orientations d’aménagement sont arrêtées dans les secteurs de projet,
deux approches distinctes se dessinent :
.soit les orientations des études pré opérationnelles réalisées sur des sites de projet sont prises en compte
et intégrées telles quelles ; c’est le cas des coups partis qui peuvent prendre la forme de ZAC ou de
lotissement, ou encore des opérations ANRU du GPV. . soit un cadre d’étude de programmation et de définition en amont est mis en place et coordonné
par les services de la CUB. Il semble que les Plans de référence territoriaux réalisés par l’AURBA sur
certains territoires dont le devenir est incertain notamment du fait qu’ils sont à cheval sur plusieurs
territoires communaux constituent une base intéressante pour définir des orientations d’aménagement
sur des sites localisés.

Comment la question de l’ étalement urbain est-elle formulée par les
acteurs et quels sont le registre et la nature des différentes réponses
proposées ?

Cette question est tout d’abord abordée à la grande échelle, tant dans le cadre du SYSDAU, que de la
CUB ou par l’AURBA. Les responsables reprennent les positions définies dans le cadre du schéma
directeur en les radicalisant, le cas échéant, en lien avec des thématiques spécifiques.

. Types de réponses apportées selon les acteurs
Le directeur du pôle aménagement et développement durable à la CUB : Accent mis sur la
préservation de l’identité rurale des territoires de la périphérie de l’agglomération, et sur les continuités
vertes à affirmer à l’intérieur de l’agglomération. Priorité à la reconversion des friches urbaines très
étendues qui se situent au cœur de l’agglomération avec la création d’un véritable « front urbain
intérieur ». Augmentation de la part réservée au logement dans les ZAC communautaires.
Direction du pôle planification urbaine à la CUB : Densification le long des lignes du TRAM et mise en
place d’une politique foncière à cet effet. Veille à l’application du PLU, notamment concernant les
permis de construire, au regard des fondamentaux du PADD. Réalisation d’études de cohérence
urbaines en partenariat avec l’AURBA.
Le responsable des transports à la CUB : La nécessité de réduction des gaz à effet de serre impose la
limitation de l’étalement urbain. Le principal objectif est de diminuer les déplacements automobiles et
d’effectuer un report sur les transports en commun, notamment à travers une extension significative des
lignes de tram et le développement du tram-train.
Le maire d’une commune périphérique non desservie par le tram : La densification urbaine à l’intérieur
de la rocade est un impératif, notamment à proximité des centralités secondaires déjà pourvues en
services. Extension du réseau tram non souhaitable à l’extérieur de la rocade pour ne pas encourager
un mouvement d’urbanisation centripète.
L’adjoint au maire d’une commune intra-rocade : Restructuration urbaine au travers d’une politique de
maîtrise du coût du foncier et de la construction. Densification dans les projets urbains situés sur le
territoire communal et développement cohérent de la communauté urbaine au travers de choix
stratégiques.
L’AURBA : Priorité au renouvellement de la ville sur la ville et, en particulier, densification systématique
autour des axes desservis par le tram selon le principe des couloirs de densité.
Ville de Bordeaux : Priorité au renforcement de l’attractivité de la ville centre, à travers la confortation
du réseau TC, l’aménagement d’espaces publics de qualité et le renforcement de la structure
commerciale (ainsi que la limitation des grandes surfaces de la périphérie), parallèlement à la
construction de logements et de bureaux dans les ZAC des 3B.
. Les principes dominants à la grande échelle

Dans ces différents discours, on voit apparaître un consensus quant à la nécessité de renforcer le
réseau de transports en commun et de densifier la zone intra-rocade. Toutefois, deux schémas de
structuration du territoire tendent à émerger :
. Un schéma axial, sur la base d’un réseau tram ponctué par des nœuds d’échange intermodaux et
s’étendant à l’ensemble du territoire aggloméré, au-delà de la rocade. Il s’agit d’un schéma
volontariste, axé sur le développement des transports en commun.
. Un schéma polarisés, favorisant une structuration et urbaine à la faveur d’une densification progressive
dans un périmètre élargi autour du centre de l’agglomération et à proximité des centralités
secondaires.
A noter que le principe des couloirs de densité est a priori compatible avec le premier et le second
schémas.
La mise en place du schéma directeur du tramway à été l’occasion de développer une politique dite
« des centres ville » qui entraîne un développement de type polycentrique avec une volonté de créer
différentes centralités. Sur la base des points d’ancrage du tram et du nouveau réseau de mobilité qui
l’accompagne les élus des communes développent une politique d’axialisation qui se traduit par la
localisation des équipements à proximité des points desservis.
Les grands principes stratégiques développés afin de lutter contre l’étalement sont marqués
globalement par une volonté de recentrage. Les logiques de polarisation et d’axialisation entraînent
une redéfinition des opérations d’aménagement. À la croisée de ces deux notions se dessine le modèle
d’une ville de proximité recentrée autour de la Garonne.

. Principes dominants à l’échelle des projets

Le discours de lutte contre l’étalement urbain concerne également les formes du développement
urbain à la petite échelle, à travers la préconisation de formes d’habitat plus dense, sous forme de
collectif ou d’individuel groupé, dans les secteurs de l’agglomération qui sont bien desservis par les TC
et bien pourvus en services. A noter que dans de nombreux cas, la mise en œuvre d’opérations
répondant à ces critères se heurte à la réticence des habitants riverains. Plusieurs dispositions ont été
prises récemment à l’initiative des communes en lien avec l’objectif de densification « intra muros » :
. d’une part, la formalisation d’un nouveau périmètre de consolidation du croissant constitué
essentiellement « d’ échoppes » et formant un tissu relativement dense entre cours et boulevards à
Bordeaux. Sachant que la méthode envisagée pour densifier cette zone péri – centrale baptisée « La
ville de pierre » est basée sur la conservation des structures existantes et l’«infill » des cœur d’îlots.
. d’autre part, la promotion d’un principe de densification horizontale dans certains secteurs de la
première couronne, soit dans le cadre d’une diversification de l’habitat dans des zones où prédomine
un habitat social collectif (opérations ANRU sur le territoire GPV en particulier) ; soit dans le cadre
d’extensions ponctuelles dans des secteurs pavillonnaires (c’est le cas notamment du lotissement de
Sérillan).
A souligner que d’une façon générale, les points de vue convergent sur le fait qu’il faut induire un
mouvement résidentiel centripète en proposant, à l’intérieur des quartiers équipés, des formules
d’habitat qui puissent constituer une véritable alternative à l’habitat périphérique. La préférence est
marquée pour un habitat individuel groupé, avec des petits jardins privatifs, s’inspirant du modèle des
échoppes qui allie la densité à un certain caractère végétal. La volonté d’offrir une offre alternative
aux populations attirées par les zones périurbaines se traduit par une programmation particulièrement
attentive aux espaces verts. La pratique de la mise en place de chartes architecturales se développe,
elle concrétise et stabilise la volonté d’une ville verte en direction des constructeurs. Dès la phase de
préparation du projet, la nature est perçue comme une ressource dans les démarches
d’aménagement et non comme un espace à conquérir.

Ce type de développement tend à se généraliser à l’intérieur de groupes d’habitations ou de
lotissements avec cahiers des charges réalisés par des promoteurs publics et privés au gré des
opportunités foncières dans les quartiers existants. Il voit également le jour dans le cadre d’opérations
d’ensemble d’initiative publique (ZAC, PAE, opérations ANRU, certains lotissements) où il
s’accompagne la plupart du temps d’une tentative de hiérarchisation des espaces publics.
Quel que soit le cadre de réalisation, le principe de densification horizontale s’affirme comme un
compromis acceptable entre l’habitat collectif et l’habitat individuel isolé, à même de recueillir
l’adhésion des nouveaux urbains et considérés comme « acceptables » par les habitants riverains.
. Un type d’habitat collectif de hauteur moyenne continue de se développer par ailleurs soit dans le
cadre de promotion privée de moyen – haut de gamme soit dans des opérations d’ensemble, dans
des sites qui font l’objet d’une revalorisation (ZAC cœur de Bastide, ZAC des Chartons, quartier des
allées Bouteau…), soit ponctuellement dans des secteurs en mutation (quartier de la gare, avenue
Thiers) où les constructions en hauteur peuvent s’implanter sans rencontrer l’opposition des riverains.
. Le renforcement de la centralité d’agglomération est un thème qui fait aujourd’hui consensus dans la
lutte contre l’étalement urbain, les friches industrielles du centre ville se doivent donc d’êtres
reconquises en s’intégrant au reste de l’agglomération sous forme d’une greffe de centralité. Pour tous,
le concept de centralité est à la fois le référentiel d’action et le but à atteindre en agissant sur les
différents territoires de projet.

La notion de centralité se décline dans les programmes en termes de mixité fonctionnelle et sociale. La
programmation des projets urbains laissent apparaître une ville miniature avec reproduction de certains
de ses éléments fondamentaux (zone d’habitat, équipements divers, parties réservées au commerce et
à de l’immobilier d’entreprise). La mixité sociale étant pensée au travers de la réalisation d’une
typologie de logements différenciés (offre locative sociale, accession aidée, logements privés et
logements de grand haut de gamme), et d’espaces publics ouverts traversants qui incitent des
interactions entre populations.
Néanmoins, la centralité recherchée dans le cadre de ces programmes ne prétend pas se substituer
aux centralités existantes mais vient s’y juxtaposer. L’idée de complémentarité est capitale dans la
composition des programmes. Si la reconquête de la rive droite, par exemple, favorise la préservation
d’espace vert c’est dans un soucis de complémentarité des deux rives qui passe par l’opposition entre
rive végétale et rive minérale. En conclusion, il apparaît que le discours sur la nécessité de densification des zones centrale
Admin
Admin
المدير
المدير

عدد المساهمات : 972
نقاط : 2426
تاريخ التسجيل : 09/11/2011

https://chemamin.forumalgerie.net

الرجوع الى أعلى الصفحة اذهب الى الأسفل

FORME URBAINE ET ORGANISATION DE LA CROISSANCE  Empty شكرا

مُساهمة من طرف soumia الجمعة ديسمبر 30, 2011 9:18 pm

flower flowerشكراً الموضوع مميز ولكن لا اعرف ماهي الكلمات المناسبه للتعبيرعن مدى شكري لك flower flower
soumia
soumia
عضو مهم
عضو مهم

عدد المساهمات : 136
نقاط : 246
تاريخ التسجيل : 17/12/2011

الرجوع الى أعلى الصفحة اذهب الى الأسفل

الرجوع الى أعلى الصفحة

- مواضيع مماثلة

 
صلاحيات هذا المنتدى:
لاتستطيع الرد على المواضيع في هذا المنتدى