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Les périphéries urbaines entre normes et innovations. Les villes du sud de l’Europe

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Les périphéries urbaines entre normes et innovations. Les villes du sud de l’Europe Empty Les périphéries urbaines entre normes et innovations. Les villes du sud de l’Europe

مُساهمة من طرف Admin الأحد نوفمبر 27, 2011 1:15 am


La ville contemporaine se construit d’abord et surtout en périphérie. Les injonctions de renouvellement urbain qui conduisent les pouvoirs publics à encourager la densification de l’existant et à favoriser la construction de la ville sur elle-même témoignent sans doute de la crainte de voir la cité se diluer en ses périphéries. Celles-ci constituent néanmoins un formidable et hétérogène gisement de formes urbaines, de paysages remodelés, de modes d’organisation, de principes d’aménagement et de modes de vie. Elles recèlent donc un potentiel d’expérimentation, tant pour les acteurs qui les construisent, que pour les habitants qui les vivent ou les chercheurs qui les analysent. Ainsi, si elles participent du processus complexe de réorganisation de la ville en tant que système, nous souhaitons ici les observer comme des objets à part entière, en nous détachant d’un regard trop souvent exclusivement orienté vers leur dépendance vis-à-vis des centres. Plutôt que de les envisager en termes de catégorie, nous préférons les considérer comme des situations transitoires ; elles bousculent les schémas de référence, autorisent des formes d’innovation mais aussi engendrent de nouvelles normes. Dans tous les cas, les périphéries nous obligent à déconstruire le regard classique porté sur la ville et à évoquer de nouvelles potentialités.

Les périphéries peuvent être ainsi considérées comme innovantes dans un élargissement de la définition de l’innovation ordinaire qui consiste à appréhender ce qui bouscule la norme et transgresse les règles . Leur caractère créatif provient de leur mouvement perpétuel qui incite à des pratiques et représentations renouvelées et conduisent les acteurs vers des modes de fonctionnements différents. Elles sont innovantes également parce que nous manquons de clés pour les comprendre, parce qu’elles obligent les chercheurs à penser l’espace en dehors de leurs catégories établies (urbaines versus rurales , ou encore centre(s) versus périphérie(s) ou marges,...) et remettent ainsi en question le bel ordonnancement de nos certitudes.

Parallèlement à ce regard en termes d’innovation, et de façon quelque peu paradoxale, le processus de construction permanente de ces espaces s’inscrit dans une dynamique quasi universelle d’étalement urbain qui se traduit par leur uniformisation . Celle-ci concerne les paysages urbanisés, mais aussi les modes de gestions et les modes de vie dont la production s’inscrit dans un cadre de plus en plus normatif, relevant de modèles internationaux qui s’imposent au local. La norme est donc ici comprise comme l’expression de ce processus de normalisation des modes de faire, de gérer et de vivre ces périphéries. Cette tendance à l’uniformisation et cette normalisation en marche réduisent la dimension novatrice de ces espaces jusqu’à leur banalisation.

Par ailleurs, il convient de s’interroger sur le processus de construction des normes. Quelle est la responsabilité des différents acteurs susceptibles de produire ces nouvelles normes ? Comment considérer cette responsabilité respective des acteurs politiques (locaux, nationaux et européens), des médias, des architectes-urbanistes, des promoteurs ? Dans un autre registre, on peut s’interroger sur la performativité des discours des experts scientifiques - géographes et aménageurs - qui participent à la normalisation de ces périphéries.

Ainsi, notre questionnement porte sur le jeu dialectique innovation/normalisation au sein des périphéries urbaines. Nous choisissons d’explorer cette dialectique et les dynamiques qui en émanent à travers trois thèmes privilégiés : les échelles de l’urbain, le rapport public/privé, les pratiques et les représentations ; et à travers trois regards possibles : celui du politique, celui de l’aménageur et celui de l’habitant.
Les périphéries auxquelles nous nous intéressons concernent plutôt celles des villes du Sud de l’Europe. Il ne s’agit pas de chercher à reconstruire une mythique spécificité latine ou méditerranéenne, mais bien de questionner les modalités d’intégration de changements globaux dans des contextes historiques, sociaux et politiques souvent particuliers tout en s’interrogeant sur la capacité d’influence réelle de ces derniers et les modalités d’intégration de nouveautés produites ailleurs.

Les périphéries urbaines et les échelles de l’urbain

Le processus de métropolisation est producteur de périphéries urbaines sur une étendue qui englobe souvent des villes satellites. Celles-ci deviennent ainsi des périphéries tout en produisant leurs propres marges. A l’inverse, dans les villes moyennes ou les petites villes isolées, ces formes périphériques sont plus limitées dans l’espace et produisent des formes, des modes de gouvernance et des pratiques spatiales différentes. Jeux d’échelles ? Jeux de distance ? Peut-on déceler des mises en scènes distinctes en fonction de ces dimensions très géographiques de la ville ? Comment les schémas standardisés s’autonomisent-ils dans ces différents contextes ? Peut-on déceler une capacité d’innovation spécifique des acteurs de ces villes ? Ou bien les normes produites dans les métropoles sont-elles acceptées et récupérées par les acteurs des villes moyennes ou petites simplement parce que la métropole constitue en elle-même un modèle ?

Les périphéries urbaines : entre privatisation et publicisation

De multiples situations intermédiaires apparaissent dans ces périphéries urbaines où les espaces non bâtis et les réserves foncières, interstices du tissu métropolisé, constituent des enjeux forts pour les ensembles urbains auxquels ils appartiennent et dont ils constituent les marges. Dans ces espaces aux fortes potentialités deux processus sont à l’œuvre :

• la privatisation qui promeut une logique d’enclosure sous la forme d’une « constellation d’enclaves aisées exclusivement dévolues à la consommation ou à l’entre-soi de leurs usagers " ;

• la publicisation qui transforme les espaces non bâtis des périphéries en biens communs ouverts à une grande diversité d’usages et d’usagers, sous l’effet du rituel des citadins en quête de nature, d’exercices physiques et d’enrichissement culturel .

Ces mouvements de fermeture/spécialisation et d’ouverture/mixité, qu’il nous semble important d’envisager de façon concomitante, ne sont pas strictement guidés par le caractère juridique des espaces (privés, publics), ils font appels à d’autres critères comme l’accessibilité ou des formes de régulation et des pratiques qui conduisent à repenser le rapport privé/public.

Quelles sont les nouvelles formes de rapport public/privé que ces processus de privatisation et de publicisation suscitent ? Quelles sont leurs incidences sur les modalités de l’intervention publique ? Quelles adaptations nécessitent-elles ? Dans quelle mesure ces nouvelles formes de régulation participent-elles à l’affirmation de la mixité spatiale des périphéries urbaines ?

Vivre en périphérie urbaine : normes et contraintes

La croissance de la population dans les périphéries urbaines suscite la confrontation de populations résidentes, natives du lieu ou installées depuis longtemps, et des populations en mouvement (exurbanisation, immigration, relogement). Cette diversité pose la question de la production d’une urbanité commune et spécifique (une périurbanité ?). Dans la logique selon laquelle toute nouvelle norme produit ses contraintes cette évolution fonctionne sur trois registres :

• Les nouveaux arrangements socio-spatiaux Les processus de distinction à l’origine de beaucoup de stratégies socio-spatiales individuelles et la recherche d’un cadre de vie pourvu d’aménités traduisent une redistribution spatiale et une recomposition de nos sociétés. Cette norme répondant à un « idéal de vie » n’est pas sans générer des contraintes desquelles les habitants s’affranchissent très inégalement. L’accès à la mobilité, la gestion complexe des temporalités et des lieux de l’implication sociale, la valorisation du lieu de vie constituent des facteurs particulièrement contraignants.

• La reconfiguration des représentations La juxtaposition des modes d’habiter conservés par la population autochtone ou importés et reproduits par la population néo-résidente à travers la réinterprétation de la tradition ou du cadre paysager comme décor de la mise en scène ne suffit plus à rendre compte du cadre interprétatif des représentations des habitants de la périphérie. Celles-ci s’inscrivent désormais dans un « spectacle mis en jeu par dessus un vaste théâtre de circulation matérielle et idéologique qui est profondément répétitif, citationnel et mimétique » .

• La création de nouvelles sociabilités Artefacts et avatars, tant de l’urbanité produite par le centre que de la ruralité ancienne des lieux voire d’espaces plus génériques caractéristiques des périphéries contemporaines, produisent une sociabilité apparente et induisent des évolutions majeures de l’expérience des lieux. Ces formes de sociabilité autorisent des parcours de vie à se croiser voire à se rejoindre autour de codes de cohabitations minimaux entre des populations dont les ambitions, moyens, stratégies individuelles et collectives divergent.

La périphérie apparaît ainsi plastique, au-delà de l’apparente rigidité d’un terme univoque. Il conviendra donc ici d’interroger les formes d’adaptation et d’innovation des habitants à ce nouveau cadre normatif et aux contraintes qu’il engendre.

Notes
1 Alter N. L’innovation ordinaire, Paris : PUF, 2005 [2000].
2 Arlaud S., Jean Y. et Royoux D., Rural-Urbain. Nouveaux liens, nouvelles frontières, Rennes : PUR, 2003.
3 Mangin D., Infrastructures et formes de la ville contemporaine. La ville franchisée. La Villette : Certu, 2004.
4 Decroly J.M, Dessouroux C. et Van Criekingen M., « Les dynamiques contemporaines de privatisation des espaces urbains dans les villes européennes », Belgeo, n°1, 2003, p. 4.
5 Augustin J.P., « Par les chemins et les plages », Urbanisme, n°346, 2006.
6 Mitchell, D., Cultural geography. A critical introduction. Oxford, Blackwell Publish, 2000.
7 Price P., “Inscribing the border”. Social and Cultural Geography, vol. 1, n°1-2000, p.101-116.
Le comité d’organisation
Mayté BANZO, Université de Bordeaux 3/ADES
Eva BIGANDO, CNRS-ADES
Dominique CROZAT, Université de Montpellier 3/MTE
Angela DE MEER, Université de Santander (Espagne)
Isabel PATO e SILVA, Université de Lisbonne (Portugal)
Frédéric TESSON, Université de Pau et des Pays de l’Adour/SET
Arlette TURLET, CNRS-ADES (secrétariat)
Elodie VALETTE, CIRAD-ES/TETIS
Le comité scientifique

François ASCHER (Institut Français d’Urbanisme) (à confirmer)
Jean-Pierre AUGUSTIN (Université de Bordeaux 3, ADES)
Teresa BARATA SALGUEIRO (Université de Lisbonne, CEG, Portugal)
Brigitte BERTONCELLO (Université de Provence, LPED)
Paul BOINO (Université de Lyon 2, EVS)
Geneviève CORTES (Université de Montpellier 3, MTE)
Angela DE MEER (Université de Santander, Espagne)
Guy DI MEO (CNRS-ADES)
Françoise DUREAU (Université de Poitiers, MIGRINTER)
Marie-Christine JAILLET (CNRS-CIRUS-CIEU)
C. Jaillet CNRS-LISST-cieu
Jorge MALHEIROS (Université de Lisbonne, CEG, Portugal)
Emmanuel NÉGRIER (CNRS-CEPEL)
Lorenzo LOPEZ TRIGAL (Université de León, Espagne)
Martin VANIER (Université de Grenoble 2, PACTE)
Jean-Paul VOLLE (Université de Montpellier 3, MTE)

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